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Slasheuse tradeuse ou tradeuse slasheuse ?


Suis-je devenue tradeuse car j'étais slasheuse ou le trading m'a-t-il aidé à démultiplier mes compétences en slashing ? C'est une question que je me pose car cette période de ma carrière professionnelle a été particulièrement productive à la fois en trading et en tant que chorégraphe-danseuse. Plus je ressentais l'adrénaline du trading, plus j'avais de créativité dans mes productions chorégraphiques. Une force supplémentaire me poussait à m'entrainer tard le soir en semaine, démultiplier les concours chorégraphiques, tout en allant trader du USD/JPY le lendemain.


6ème sens : le slashing

Lorsque j'étais tradeuse en salle des marchés, je sentais mes cinq sens en ébullition du fait de les solliciter en simultané à longueur de journée :

  • la vue, avec les multiples graphes, outils, emails, notifications, en temps réel, sur mes neuf écrans

  • l'ouïe, via la plateforme de communication qui me permettait d'entendre simultanément, dans différentes langues, les courtiers, les vendeurs et mes collègues basés dans d'autres pays

  • le toucher, en tapotant le plus vite possible sur mes deux claviers

  • le goût, chimique de mes tictacs mandarine citron vert qui me boostaient pour rester concentrée

  • et enfin l’odeur omniprésente, celle du café de mes collègues


Ma journée type de tradeuse d’options forex ?

  • Dès le matin, à mon lever je me met à jour des cours de change, je regarde les news internationales.

  • Durant mon trajet en métro puis RER, je chorégraphie mes prochains spectacles et cours de danse, mon casque vissé sur le crâne et je danse avec mes phalanges. C’est ce que j’appelle un entrainement chorégraphique cérébral. J'ai réalisé plus tard que cela portait un nom dans le monde de la Programmation Neuro-Linguistique : la simulation motrice. C'est une technique utilisée par des sportifs de haut niveau, en particulier lorsqu'ils sont blessés, pour visualiser et répéter des mouvements précis.

  • Arrivée au bureau, j’allume mes 3 unités centrales et 9 écrans, je parle avec mes collègues d’Asie, j’étudie le marché.

  • Je fais des prix, je réponds à des demandes, je gère mes risques, je suis des projets, j’écoute la platine de communication, je code de nouveaux payoffs, je calibre des modèles, je réécoute le marché, je refais des prix, je gère à nouveau mes risques.

  • Pause déjeuner, en général sur mon bureau.

  • Puis les collègues des Etats-Unis arrivent, nous faisons un état des lieux tout en reproduisant les étapes précédentes.

  • Fin de journée : je vérifie toutes mes positions, je laisse des ordres automatiques dans les systèmes, je fais un email récapitulatif, je fais un point avec mes collègues pour le passage de relai.

  • Je reprends le RER puis le métro où je refais un entrainement cérébral. Un soir sur deux je m’entraine ou donne un cours de danse. S’il n’y a pas de créneau de disponible à 20h30 j’irai à la salle d'entrainement de 22h à minuit.

  • Puis le lendemain, je recommence.

Je me demande donc si j'ai tenu ce rythme d'extrême "multi" car j’étais déjà slasheuse depuis de nombreuses années, ou si le trading m’a permis d’améliorer mes compétences multipotentielles ?


Les deux certainement.


Amenons le raisonnement de manière ludique.

Je vous propose aujourd’hui un petit jeu en transformant cinq notions techniques de trading en conseils pour bien slasher.


1. L'appétit pour le risque

Vision trading : On me posait souvent cette question "quel est ton appétit pour le risque ? ", à savoir quels risques je suis prête à prendre pour faire profit. A ne pas confondre avec la tolérance au risque qui nous permet de définir notre aptitude à gérer une prise de risque sans se mettre dans une situation fragile. Ainsi un trader doit inévitablement être aussi un risk manager et constamment contrôler et maîtriser ses risques.

Vision slashing : Quel est notre appétit pour le risque en slashant ?

Une activité annexe naît souvent d’une passion. Nous ne comptons plus notre temps, nous pouvons travailler gratuitement, nous voulons aller toujours plus loin.

La bonne question à se poser serait quels risques je prends à lancer tel nouveau projet ou telle collaboration supplémentaire dans une vie déjà bien pleine ?

Il est important de gérer ses risques en termes de volume horaire de travail, en temps de mise en place de projet, en revenus, en confiance en soi.

Mais aussi d’essayer de les anticiper.

Par exemple que se passera-t-il si je développe une activité annexe qui provoque +20% sur mon temps de travail habituel ?

Pourquoi est-il important d'anticiper les risques lorsque l'on slashe ?

Parce que la pluriactivité peut rapidement prendre le dessus sur votre quotidien et vous amener à une charge mentale, physique et financière non négligeables.

2. Faire du market making

Vision trading : Cela consiste à proposer des prix de vente (ask) et d’achat (bid) d’un actif et d’exécuter des ordres dans le marché. Cela permet que l’offre et la demande trouvent un certain équilibre. Mais également lorsque le marché est volatile, à assurer la liquidité et stabilité du marché.


Vision slashing : En tant que slasheur.ses, vous posez-vous la question de manière équilibrée à la fois de l’offre et de la demande ? Pensez-vous suffisamment au marché, aux clients, à leurs attentes, aux autres market makers, vos concurrents ? Mais aussi à ce que vous valez rééllement ? Facturez-vous vos clients au même prix qu'un professionnel non slasheur ?

Mettez-vous vos offres et actualités régulièrement à jour, dans chaque slash, comparé au marché ?


3. Stop loss : « stopper les pertes »

Vision trading : Le stop loss désigne un ordre boursier qui se déclenche automatiquement si le prix de notre actif atteint un seuil donné.


Vision slashing : A quel moment dis-je stop à certains aspects de ma pluriactivité et à partir de quel seuil ?

Mon approche en coaching de slasheurs se repose beaucoup sur les notions mathématiques, chiffrées, matricielles, d'optimisation afin de mener à bien sa vie pluriactive.

Des nombres ! Des nombres ! Apposez des nombres sur chacun de vos slashs.

Quelques exemples :

  • je décide de me laisser 6 mois pour lancer une activité annexe.

  • j'arrête 1 de mes slashs s'il me rapporte moins qu’un certain montant chaque mois.

  • je ne cumule pas plus de 3 slashs.

  • je ne veux pas travailler plus de 70 heures cumulées par semaine, week-end compris

N'hésitez pas à poser des seuils numériques dans vos slashs.

Evaluez, quantifiez, comptez pour poser un nombre sur votre seuil de déclenchement, en quelque sorte votre alerte rouge.

Ces critères prédéfinis permettent de limiter vos pertes en temps, argent, santé.


L’avantage en trading est que l’on peut paramétrer les stops loss via des outils informatiques pour qu’ils soient exécutés automatiquement, même sans être présents.

Tandis que dans le slashing, le déclenchement lorsqu’un certain seuil est atteint doit souvent être provoqué par vous-même. Ce qui est difficile lorsque l'on fonce la tête dans le guidon.

N'hésitez pas à demander à un proche d’activer votre stop loss si vous dépassez le seuil de tolérance. Les slasheurs pensent souvent qu'ils sont seuls et incompris alors qu'ils peuvent demander conseil ou de l'aide.

Sinon, that's my job, faites appel à mes services de coach pour avancer ensemble vers vos objectifs ou dénouer vos freins.


4. L’analyse technique

Vision trading : Cela consiste à utiliser différents indicateurs et graphes pour visualiser, analyser et anticiper des mouvements d’actifs. Cette technique prend en compte plusieurs notions comme l’analyse d’historiques de données, l’observations de tendances, les résistances et supports qui sont des seuils où les acheteurs et vendeurs se confrontent.

L’approche est finalement à la fois mathématique et empirique, ce qui peut paraître antinomique.


Vision slashing : Analysez-vous vos données pour suivre vos différents slashs ?

La première question que je pose aux slasheur.ses que je coache est assez simple : combien de temps passez-vous sur chacun de vos slashs ? En général, lorsque l’activité principale est un CDI ou CDD en entreprise le premier calcul est plutôt simple, puis, c’est le drame.


Observez-vous des comportements récurrents en fonction de vos différents slashs ?

Avez-vous des habitudes ?

Avez-vous certaines limites hautes ou basses que vous ne dépassez jamais ? Pourquoi ?

Pouvez-vous identifier des tendances en fonction de vos slashs ?

Pensez-vous avoir une approche plus mathématique, plus psychologique ou les deux vis-à-vis de vos activités ?


5. Le P&L : "profit & loss"

Vision trading : C’est un outil de suivi des pertes et bénéfices de positions de trading. On le nomme aussi le compte de résultats. Cela peut être calculé à différentes fréquences : en intra-day (intra-journalier), quotidien, hebdomadaire, mensuel, trimestriel et annuel, par exemple.


Vision slashing : L’argent quand on est slasheur, quel vaste tabou !

Vous lancez enfin une activité secondaire. Votre premier client arrive et vous êtes paniqué car vous ne savez pas quel montant le facturer.

Pire, vous culpabilisez de le faire payer car vous avez "un autre job à côté". Oui, votre syndrome de l'imposteur vous rattrape à nouveau et vient toucher à votre portefeuille.

Tout travail mérite salaire. Tout salaire mérite un P&L.

Le P&L des slasheurs est comme celui des traders, il doit tout autant tenir compte de vos charges que de vos gains et pertes liés à vos activités, aux frais de gestion, aux frais exceptionnels.

N'oubliez pas de penser aux "pertes" que vous n'évaluez jamais : travailler gratuitement pour des amis, passer des heures à se former, investir dans du matériel sans compter car c'est une "passion".

Donc si vous souhaitez un P&L validé par la brigade comptable des slasheurs, veillez à évaluer à leurs justes valeurs chacune de vos activités. Sinon, c'est la banqueroute !


N'hésitez pas à partager cet article et vos témoignages sur vos différents réseaux !


Leïla Talhaoui

CEO Yoo/Slash

Executive Coach / Ingénieure financier / Danseuse-chorégraphe / And More



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